Pedro Cesarino, l’Amazonie entre rêves et cauchemars 4f645m

01/06/2025

Nourri par ses travaux d’anthropologue, le deuxième roman de Pedro Cesarino raconte la beauté et...

Nourri par ses travaux d’anthropologue, le deuxième roman de Pedro Cesarino raconte la beauté et la violence de l’Amazonie brésilienne d’aujourd’hui, tiraillée entre la modernité et la survivance des pratiques indigènes ancestrales.
La couverture du livre montre un jeune garçon écarter les feuilles d’un arbre pour regarder l’horizon. L’image correspond parfaitement à une scène du nouveau roman de Pedro Cesarino. On imagine sans peine l’un des personnages observer ainsi, avec une envie teintée d’inquiétude, les gens de la ville, qui mènent une vie qu’il juge fascinante, celle de la société de consommation avec ses plaisirs et ses excès. D’un bout à l’autre du récit, on sent le racisme des Blancs vis-à-vis des Indiens, et on a l’impression de deux communautés qui vivent côte à côte, mais sans jamais réellement se comprendre, même si une prétendue « mission civilisatrice » a eu pour corollaire des coups d’alphabétisation, mais aussi bien des abus.
Ce jeune garçon attiré par le mirage de la ville, c’est le fils de Maya, la marchande de poisson salé du village où l’auteur a choisi de placer une partie de son récit. Au fil de l’histoire, on découvre d’ailleurs plusieurs éléments du mode de vie de ce petit coin perdu dans la jungle amazonienne comme la maloca, cette grande maison communautaire qui se trouve au centre du village, ou les carbets, ces abris de bois typiques des cultures amérindiennes. À la fin du roman, un petit glossaire permet au lecteur de défricher les mots qui n’ont pas été traduits, comme le mot « paje », qui désigne un chaman amazonien.
C’est justement sur le chaman que Maya compte pour retrouver la trace de son fils. Cette « écouteuse », « trouveuse » ou « regardeuse » s’appelle Noma. Hermaphrodite, ses pouvoirs sont immenses depuis que les « soins de maturation » lui ont été prodigués, afin de la placer sous la protection de la Lune vermeille. Pedro Cesarino, qui est aussi anthropologue et professeur à l’Université de Sao Paulo, place sa plume dans la tête, dans le cœur et dans le corps des indigènes, pour nous en faire découvrir les rituels et les pratiques ancestrales, à travers lesquelles la distinction entre la vie et la mort et entre le rêve et la réalité est parfois poreuse. Même s’il faut distinguer « le monde d’en haut » et « le monde d’en bas ».
Noma sait établir le entre ces deux mondes. Noma est une figure protectrice, contrairement à bien d’autres personnages du récit. On y croise notamment les orpailleurs, pas toujours honnêtes ; les « hommes à la tronçonneuse », c’est-à-dire les forestiers qui allument des incendies et attisent la déforestation, qui travaillent à la scierie ou qui conduisent les camions géants qui transportent les grumes ; et même les trafiquants de cocaïne.
► Les vautours n’oublient pas, Pedro Cesarino (Rivages).

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